Cote d`Ivoire:Le cessez-le-feu menacé avec la reprise d'affrontements à Abidjan et dans l'ouest

Publié le par lepetitjournalisteivoirien.over-blog.com

                           

 

 

 

ABIDJAN (AP) — De violents affrontements se poursuivaient jeudi à Abidjan et dans l'ouest de la Côte d'Ivoire, les Nations unies mettant en garde contre une reprise de la guerre civile qui a coupé le pays en deux.

Jeudi matin, les habitants du quartier d'Abobo, à Abidjan, capitale économique du pays, faisaient état de tirs d'armes automatiques, après trois jours d'affrontements à l'arme lourde entre forces fidèles au président sortant Laurent Gbagbo et les "commandos invisibles", qu'on pense comporter des membres de l'ex-rébellion ivoirienne.

Des centaines de personnes fuyaient Abobo à pied jeudi, certains avec des charrettes contenant leurs possessions, d'autres avec de simples balluchons.

Des combats ont également éclaté dans l'ouest, près de la frontière avec le Liberia et la Guinée, selon l'ONUCI, la mission de l'ONU en Côte d'Ivoire. "C'est une violation du cessez-le-feu qui tenait ces six dernières années", a déclaré son porte-parole, Hamadoun Toure. "La donne a changé. Avant, il s'agissait d'affrontements entre policiers et manifestants. Maintenant, si c'est le début de combats entre deux forces armées, cela pourrait avoir des conséquences graves pour le pays, voire même la région", a-t-il ajouté.

Ces nouveaux développements constituent donc une escalade importante dans la crise politique en cours depuis novembre dernier, lorsque Gbagbo a refusé de reconnaître sa défaite à l'élection présidentielle, remportée selon la communauté internationale le 28 novembre par le chef de l'opposition Alassane Ouattara.

Depuis lors, soutenu par l'armée, Gbagbo est resté dans le palais présidentiel, Ouattara, son gouvernement et ses partisans s'étant installé dans un hôtel sur le bord de la lagune d'Abidjan, transformé en bunker et sous protection de l'ONU.

Les quartiers pro-Ouattara, y compris Abobo, sont depuis régulièrement pris pour cible par les forces fidèles à son rival, accusées d'avoir tué plus de 300 personnes depuis le vote.

Mais la donne semble avoir basculé mardi, les "commandos invisibles" alliés à Ouattara étant passés à l'offensive: dans un communiqué diffusé dans la nuit, ils ont revendiqué avoir tué 27 policiers pro-Gbagbo mardi à Abobo, et s'être emparés de plusieurs véhicules de la milice ainsi que de nombreuses armes.

Les commandos ont averti qu'ils s'en prendraient bientôt aux quartiers de Koumassi, Adjame et Yopougon.

La semaine dernière, le Premier ministre nommé par Ouattara, l'ancien chef de la rébellion nordiste des Forces nouvelles, Guillaume Soro, avait mis en garde contre un "soulèvement à l'égyptienne" si Gbagbo ne jetait pas l'éponge.

 

AP

nc/v

 

                                                                                                                                        

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