Côte d'Ivoire:``Les grands Chantiers de ADO``, Alassana Ouattara lance un appel solennel à la réconciliation

Publié le par lepetitjournalisteivoirien.over-blog.com

Rebecca Blackwell / The Associated Press

Rebecca Blackwell / The Associated Press

Côte d'Ivoire: Alassana Ouattara lance un appel solennel à la réconciliation

Samedi 21 mai 2011 | 11h41

Le président ivoirien Alassane Ouattara a profité samedi de sa cérémonie d'investiture samedi à Yamoussoukro pour lancer un nouvel appel à la réconciliation, demandant à ses compatriotes de faire "le deuil de (ses) rancoeurs".

M. Ouattara avait remporté l'élection présidentielle du 28 novembre 2010, un résultat soutenu par la communauté internationale mais contesté par le président sortant Laurent Gbagbo. Un bras de fer sanglant qui a plongé la Côte d'Ivoire dans une spirale de violence ayant fait plus d'un millier de morts. M. Gbagbo a été arrêté le 11 avril dernier par les forces pro-Ouattara, soutenues par l'armée française.

Après une courte minute de silence en hommage aux victimes dans le grand amphithéâtre de la Fondation Houphouët-Boigny, le nouveau chef de l'Etat n'a cessé de marteler devant 2.000 personnes, dont une vingtaine de chefs d'Etat et de gouvernement, son message d'unité et de réconciliation, estimant que "le temps est venu (...) de rassembler les Ivoiriens".

Lançant "un message solennel à la réconciliation, au rassemblement et à l'espérance, "ADO" a estimé que "ce vaste chantier de la réconciliation sera l'occasion pour tous les Ivoiriens de faire définitivement le deuil de nos rancoeurs, de panser nos plaies, d'expier leurs fautes individuelles et collectives, et d'écrire une nouvelle page de notre histoire. De cette catharsis nationale doit émerger un Ivoirien nouveau".

Alassane Ouattara n'a pas non plus manqué d'adresser des remerciements appuyés à Nicolas Sarkozy, seul chef d'Etat occidental présent. Evoquant les liens historiques entre les deux pays, le président ivoirien a dit à son homologue français: "Le peuple ivoirien vous dit un grand merci pour votre engagement dans la résolution de la crise ivoirienne, sous mandat des Nations unies, qui a permis de sauver de nombreuses vies. Nous vous serons toujours reconnaissants".

Lors de leur entretien prévu avant l'investiture, MM. Sarkozy et Ouattara n'auront pas manqué d'évoquer la coopération bilatérale économique, civile et militaire, alors que l'Agence française de développement (AFD) vient d'accorder 400 millions d'euros de prêts à la Côte d'Ivoire, mais aussi l'avenir de la force française Licorne, qui compte environ 900 soldats. Les deux hommes se reverront en France dès la semaine prochaine, à l'occasion du sommet du G-8 à Deauville.

M. Ouattara devra jouer serré dans ce processus de réconciliation qu'il appelle de ses voeux. Le nouveau chef de l'Etat sait aussi qu'il pourrait être rattrapé par les accusations de massacres visant les Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI) et leurs supplétifs dans des villages jugés pro-Gbagbo. L'ONU a ainsi recensé plus de 300 morts dans la seule ville de Duékoué (ouest).

Après la cérémonie, M. Sarkozy est retourné à Abidjan pour y rencontrer la communauté française, sur la base militaire de Port-Bouët. A cette occasion, le chef de l'Etat a lancé: "Nous garderons toujours des forces militaires ici pour assurer la protection de nos ressortissants".

Selon lui, "l'armée française n'a pas vocation (...) à soutenir ou à intervenir dans les affaires des Etats africains". Sans mandat onusien ou danger pesant sur les expatriés, Paris ne serait pas intervenu en Côte d'Ivoire, a-t-il assuré en promettant que le prochain accord de défense franco-ivoirien sera publié et ne sera plus secret. AP

mw/div

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